présentation

du Projet

CCC

les CCC
remplacent les clés

Dès que vous entrez dans l’apprentissage du chinois vous entendez partout clamer leur importance : les « clés ». Indispensables, en effet. Un exemple : qui ne connaît pas les « clés » devra faire un effort de mémoire pour écrire, comme à l’aveugle, par exemple le caractère 楼 lóu bâtiment. 楼 lóu, un bric-à-brac de points et de traits jetés au hasard ? Certes non. La tâche est nettement moins ardue pour qui sait identifier les trois « clés » composant 楼 lóu : à gauche l’« arbre » : 木 mù ; puis, à droite le « riz » : 米 mǐ, sous lequel est écrit « dame » : 女 nǚ. Il est donc en effet bien hasardeux de faire l’économie de cette connaissance préalable.

Les « clés », le terme s’est imposé en français, même si l’on trouve parfois d’autres dénominations, telles que composants, radicaux, éléments graphiques, etc. Le nom de cet indispensable outil, la « clé », loin d’être idéal, peut légitimement être remis en cause. 

Premièrement, le mot « clé » est parfois employé, de façon erronée, pour désigner les éléments graphiques sans distinction. En français il est commun d’appeler « clé » toute partie du caractère, et pour certains auteurs le caractère peut donc avoir plusieurs « clés », ce qui retire à ce mot toute signification.

En effet « clé » est en principe l’équivalent du terme 部首 bùshǒu, la « tête » du caractère, la partie la plus importante, dont le rôle principal était de permettre la recherche des caractères dans les dictionnaires édités en papier. Or, y compris pour qui apprécie la fréquentation des livres, les modalités de recherche ont changé pour les nouvelles générations. Banalisé le recours aux dictionnaires électroniques, nos index tracent les caractères sur les écrans des tablettes, téléphones, smartphones, etc., pratique si courante aujourd’hui. C’est là une deuxième raison de se passer du terme « clé ».

De plus, troisième raison, dans certains caractères il est difficile de savoir quelle partie est le 部首 bùshǒu, « clé ». On considère souvent que 口 kǒu bouche est la « clé » quand elle se trouve sur la gauche des caractères, comme dans 吃 chī manger, 叫 jiào appeler ou 叹 tàn s’exclamer. Cependant dans le caractère 启 qǐ ouvrir la clé est aussi 口 kǒu, alors que dans 房 fáng maison la clé est 户 hù (et non 方 fāng carré). 

Enfin, quatrième raison, dans certains cas le terme de « clé » serait quasiment sans objet. 生 shēng vie par exemple n’est 部首 bùshǒu, clé, que dans un seul caractère: 甥 shēng neveu, précisément fils d’une sœur. Cependant 生 shēng est aussi présent dans 牲 shēng animal, 胜 shèng victoire, et bien d’autres caractères. Dans ces derniers cas, 生 shēng est 偏旁 piānpáng. 

Ainsi donc, pour bien des sinisants la distinction entre 部首 bùshǒu et 偏旁 piānpáng n’existe que de façon très aléatoire. Validons cet état de fait, contournons le terme de « clé » et adoptons l’appellation Composant de Caractères Chinois – CCC, ce qui nous éloigne de toute confusion. 

 

les listes

Deux listes nous servent de références. La première est celle des 214 CCC issus de la dite liste du dictionnaire Kāngxī – soit le 康熙字典 Kāngxī Zìdiǎn. Cette liste, remontant en fait au 字汇 Zìhuì (alors écrit 字彙 Zìhuì) Recueil de caractères, publié en 1615, est encore très présente dans les ouvrages spécialisés jusqu’à nos jours. La deuxième est la liste de 201 CCC publiée en 2009 en République populaire de Chine, référence de rigueur pour l’écriture d’aujourd’hui.

En effet, les dictionnaires de la Chine d’aujourd’hui reflètent naturellement cette évolution. Dans le 现代汉语词典 Xiàndài hànyǔ Cídiǎn Dictionnaire du chinois moderne, c’est la liste exacte des 201 CCC qui est prise comme référence. Le 新华字典 Xīnhuá Zìdiǎn Dictionnaire de la Chine nouvelle, plus dépouillé, ne répertorie que 189 CCC, mais fait tout autant autorité.

Pour éviter tout doute et dans un souci d’exhaustivité, nous présentons tous les CCC, inventoriés dans les deux listes, y compris les deux ou trois dizaines qui n’existent que de façon anecdotique, notamment issus du 康熙字典 Kāngxī Zìdiǎn. À ceux-ci sont ajoutés deux CCC qui n’étaient pas dans la liste de 214 mais qui sont entrés dans la moderne liste des 201 : 业 yè métier et 龺 zhuó profond. Tous les CCC sont toujours prioritairement identifiés sous leur forme simplifiée ; l’écriture traditionnelle étant néanmoins dûment signalée le cas échéant.

 

page type

De façon générale nous réservons une page pour chaque CCC, cependant que les variantes de CCC les plus courantes sont aussi présentées sur des pages distinctes. Par exemple, les trois variantes du CCC de l’ « eau » (77/85), à savoir 氵 shuǐ, 水 shuǐ et 氺 shuǐ, sont traitées chacune sur une page différente ; tout comme 朩 mù, variante de 木 mù arbre (64/75), est traitée sur une page propre. Parfois, pour un CCC donné, notamment lorsqu’elles sont peu fréquentes, toutes les variantes sont présentées sur une même page : c’est par exemple le cas pour le CCC 攴 toquer (74/66), qui est très peu présent dans l’écriture, et sa variante 攵 pū (appelée 反文旁 fǎnwénpáng). 

Pour chaque CCC, ou pour chaque variante, la présentation de la page est identique. En haut à gauche, en turquoise, est indiqué le CCC avec son nom en pīnyīn et sa traduction. Nous indiquons toujours le caractère qui est à l’origine du CCC, accompagné de sa forme traditionnelle le cas échéant. Toutes les variantes sont signalées, il est possible d’y accéder d’un clic.  

Dans les cases « 1 – 201 » et « 1 – 214 » nous donnons les deux numérotations de chaque CCC. Nous donnons la fréquence estimée pour chaque variante dans une gradation de 1 à 9. Pour chaque variante nous donnons les appellations le plus couramment employées à l’oral. 

En la partie basse de chaque page un espace est ménagé pour quelques observations, puis enfin sont donnés quelques exemples de caractères où est employé le CCC concerné.  

Dans la partie dite observations, lorsque les CCC apparaissent dans le texte, nous donnons en plus leurs numéros de classement entre parenthèses. Par exemple dans « 田 tián champ (106/102) » : 田 est le CCC, tián est son pīnyīn, champ est sa traduction, 106 est son numéro dans la liste des 201 et enfin 102 est son numéro dans la liste des 214.

appellations

Pour chaque CCC nous répertorions les appellations employées en chinois à l’oral, dites 名称 míngchēng appellation. Par exemple le CCC 虍 hū a pour nom officiel 虍部 hūbù, mais à l’oral on l’appelle 虎字头 hūzìtóu ; le CCC 穴 xué a pour nom officiel 穴部 xuébù, mais à l’oral on l’appelle couramment 穴宝盖 xuébǎogài ou 穴字头 xuézìtóu. 

En effet les CCC situés en partie haute des caractères ont souvent une appellation se terminant par 头 tóu tête. Ainsi la variante de 西 xī ouest, toujours située sur le haut des caractères, 覀 xī : 西字头 xīzìtóu ou 要字头 yàozìtóu. Les CCC situés en la partie basse des caractères ont souvent une appellation se terminant en 底 dǐ bas. Ainsi 灬 huǒ, variante basse de 火 huǒ feu, est appelée 四点底 sìdiǎndǐ. Ainsi donc, par exemple, le CCC 田 tián champ (106/102) s’appellera 田字头 tiánzìtóu s’il est placé en haut, comme dans 男 nán garçon, mais s’appellera 田字底 tiánzìdǐ s’il est placé en bas, comme dans 奋 fèn s’efforcer

Les CCC situés sur la gauche ont souvent une appellation terminée en 旁 páng bord. Ainsi la variante de 人 rén une personne située sur la gauche, 亻 rén, comme dans 仅 jǐn seulement, est appelé 人字旁 rénzìpáng. Les CCC situés sur la droite ont souvent une appellation terminée en 边 biān, ainsi pour le CCC 卜 bǔ divination : 卜字边 bǔzìbiān ; ou pour 隹 zhuī oiseau à queue courte : 隹字边 zhuīzìbiān. Les CCC ayant une forme enveloppante ont souvent une appellation terminée en 框 kuàng cadre ; ainsi le CCC 门 mén porte est appelé 门字框 ménzìkuàng.

 

abréviations

CCC : Le composant de caractère chinois désigne la partie élémentaire constitutive des caractères chinois. Les CCC sont en nombre limité. Ainsi des caractères comme 花 huā fleur ou 华 huá splendide / Chine sont en partie écrits à l’aide de 化 huà changer / transformer, cependant 化 huà n’est pas CCC. Par contre un caractère comme 鬼 guǐ fantôme, par exemple, est inventorié comme composant de caractère chinois – CCC

VCCC : Deux variantes d’un composant de caractère chinois se différencient plus ou moins, mais elles ont le même caractère d’origine. Par exemple 纟 sī soie (qui se place sur la gauche) et 糸 sī soie (qui se place en la partie basse des caractères) sont des variantes de 丝 sī soie. Leur sens et leur numérotation sont les mêmes. 

K214 康熙字典 Kāngxī Zìdiǎn. C’est dans le 字汇 Zìhuì (alors écrit 字彙 Zìhuì) Recueil de caractères chinois, publié en 1615, que pour la première fois les caractères sont classifiés à l’aide de 214 radicaux. En 1716, les caractères sont classifiés à l’aide de ces mêmes 214 radicaux dans le dictionnaire publié sous le règne de l’empereur Kāngxī – on l’appelle 康熙字典 Kāngxī Zìdiǎn Dictionnaire Kāngxī. Il est d’usage aujourd’hui de parler de la liste des 214 radicaux du Kāngxī.

L201 : Liste de 201 CCC publiée en 2009 en République populaire de Chine dans le document GF 0011-2009

sp. : Les spécificatifs du chinois, comme 个 gè, 位 wèi, 张 zhāng, 条 tiáo, etc.

p.g. : Les particules grammaticales, qui ne sont pas toujours traduisibles, comme 的 de ou 者 zhě.

 

glossaire

dérivé : un caractère B est considéré dérivé d’un caractère A si l’écriture de B inclut le tracé du caractère A. Par exemple 漫 màn sans entrave et 慢 màn lent sont dérivés du caractère 曼 màn gracieux / long, étant entendu que 曼 màn n’est pas CCC. Le caractère 包 bāo sac / envelopper a pour dérivés 抱 bào tenir / embrasser, 饱 bǎo satisfait / satiété, 跑 pǎo courir, etc.

hànzì : le 汉字 hànzì est « la lettre des Hàn », soit le caractère chinois.

pīnyīn : le 拼音 pīnyīn emploie les lettres latines pour transcrire de façon standardisée la prononciation des caractères chinois. Ainsi 深 shēn profond et 身 shēn corps ont la même prononciation : « chaîne » ; 褥 rù matelas / natte et 入 rù entrer se prononcent de la même façon : « joue ». Les caractères 纱 shā tissu fin / gaze, 沙 shā sable et 杀 shā tuer se prononcent de la même façon. Pour disposer des audios vous consulterez avantageusement la page du site Chineseyabla